ELAN
















Alors soudain 
Et pendant des heures
Tout coule
Les murs striés de suie
Les épaules du zamana immortel
La peau laineuse du fruit à pain se fripe
Les rigoles charriant d'anciennes épidémies
Et la lune
Tout fond sous la masse bleu furtif des eaux célestes
Le seul espoir
Le seul
Sous cette plongée
Sans l'équipement savant de la décompression
Le seul appui 
Est là
Quelque part derrière ce béton liquide
Devenu si outrageusement présent
Une pastille
Une marque
Une imperceptible zébrure
Qu'on crée plus qu'on la désigne
Dans un ciel qui
Va bientôt
Bientôt
Rappeler la meute aquanaute au bercail de sa désinvolture
Loin des catastrophes et des prières
Se pousser une nouvelle fois au centuple
Et ouvrir 
Après avoir tant perdu ses eaux
Et ouvrir en quelques secondes
Son ventre encore couvert d'hématomes
Son ventre ingrat
Aux empires mordants
Des seuls soleils








Septembre 2016