SOULEVEMENT
Il s'agit bien d'une escalade
Mais sans but autre que sa propre expansion
On cherche des points d'intimité
Un peu confus de n'être plus que patience
Des pans d'eau balaient nos marques
Oui, quelque chose se passe
Nous laissant silencieux
Attentifs
Repliés
Envisageant ce qui pourrait périr
Casser
Chuter
Les vents peuvent ne plus aimer les choses
C'est encore une aventure humaine
Septembre 2017
Alerte cyclonique rouge
COUP DE FOUET
Le décompte se fait dans les couloirs
Les oiseaux n'ont pas encore compris
Ou bien ils tentent une dernière offensive
Pour la beauté du geste
L'Île est tendue sous la Préfecture
Chacun sait mieux que le voisin
La coupe est presque pleine
C'est encore doux, ce gris qui passe
Le danger n'a pas encore mugi sous les embruns
Tant d'eau lave les souvenirs moroses
On verra plus tard
Septembre 2017
Alerte cyclonique rouge
HUMEUR
L'air est devenu muet
Grattés par son ongle
Nous continuons d'aller quelque part
Médusés pourtant par l'inconfort
La chaleur est fulgurante
Sans issue
On sait, une attente
Nous ne boirons pas les cascades
Ni ne regarderons nos murs s'effondrer un à un
Cette fois, le bras des airs ne nous étouffe pas
Mais son emprise est si proche que le soleil nous tue
Septembre 2017
Cyclone Irma
REPLI
Il faudra alors laisser travailler la mémoire
Traîtresse, traînée
Il faudra accepter l'inconnu de la trace
Et de l'incroyable douceur des soirs
Laisser se subvertir la trace
Il y aura de la lumière abandonnée
Et du vent, si tiède qu'il sent le sucre
Et de la nuit profuse
Et ce moment
Serré à ras le grand océan
Serré à ras le grand océan
Venu s'abriter au creux de la certitude
Des bétons et des cris d'enfants
Il faudra accepter la lâcheté de la mémoire
Accepter que ce qui fait l'innommable
Soit, comme ça
A coup de jours et d'inconstance
Réduit à pire que rien
Un souvenir
Août 2017
CONGEDIEMENT
Il faudra précautionneusement replier la chaleur
La maintenir, ramassée et huileuse
Au cas où
Au cas où les épaules
Lui donner un lieu saint au creux de la mémoire
Et sans un mot, sous les paupières closes
L'honorer sans répit
Au fond de chacun des pores de la peau qu'elle cuivrait
Il faudra désapprendre à s'épandre
Se resserrer et s'étonner
De presque supporter
Tous les gris
Tous les gris
Les vents
Les pluies
Les claquements des thermomètres
Prévisibles en janvier
Sans blêmir
Il faudra limiter l'idée des bienfaisances
Il faudra limiter l'idée des bienfaisances
Celle aussi des pénétrations d'un soleil
Disponible, disposé, patient
Résister aux célébrations surannées
Omettre la souvenance
Quand le ciel s'éventrera sur un lit de mercure
Distant, discret, mutique
Loin le point où les jambes étaient nues
Les mains moites et lâches au toucher
Et l'oubli des saisons
Et l'oubli des saisons
Août 2017
IMPULSION
Accrochés aux bords du vide stellaire
Le presque extrême
L'arrondi
L'arrondi
Nous voûtons nos os sous les manœuvres obscènes
Les éclats, les fissures de la libération
Orage impensable qui claque à nos oreilles
Nous fait une fois de plus
Craindre pour notre insignifiance
Brutale explosion des règles tacites
Où plus aucun de nous ne mène
Mais attend
Le côtoiement des tonnerres
Le côtoiement des tonnerres
Avive comme une entaille
Les mémoires de fin du monde
Hypnose
Hypnose et fébrilité
Hypnose et fébrilité
S'abandonner sous les déluges
Est un destin mielleux
La peur passable, la légère excitation
Fermer les voies d'accès à l'anéantissement
L'orage massif, la pleine passivité
L'humilité enfin dans la matrice
Mai 2017
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