MAINMISE






 
La nuit, épaisse comme un dernier soupir
S’entrebâille à la route, sans plus
Chaque virage précède un virage  
Chaque virage est un angle improbable
La  main tremble : retenir dans le vent tiède son souffle
La fin est floue
La tension pointue aux pupilles impuissantes
Montent dans une courbe inattendue
Les forces brutales du sol que la voie pénètre 
Le murmure des millénaires accroupis
Nous allongés, roulant au centre du cycle sans fin
Nous agités,  écrasés sous son ogive impénétrable
Dans l’obscurité indifférente le temps s’extrait du sol
Chaque  feuille soupire.




Janvier 2014
22 heures

Le Marin Le Robert par les terres